Les Dimanches de l'ACID : SOLO
02 janv. 2022 à 11h00
Les Dimanches de l'ACID, c'est une séance d'un film issu de la sélection ACID (Association pour le Cinéma Indépendant et sa Diffusion) du Festival de Cannes, suivi d'une rencontre avec un ou une cinéaste membre de l'ACID ... un film toujours indépendant, étonnant, novateur !
Dimanche 2 Janvier, à 11h, ce sera SOLO, de Artemio Benki.
La séance sera suivie d'une rencontre animée par un ou une cinéaste membre de l'ACID.
SOLO, de Artemio Benki, Arg./Eur., 2019, 1h25, VOSTF.
Martín, pianiste virtuose et compositeur argentin, sort d’un séjour à l’hôpital psychiatrique. Absorbé par la création de sa prochaine oeuvre, il tente de faire face à sa maladie et de retrouver une vie en société. Avec la perspective, un jour peut-être, de jouer à nouveau devant un public.
À propos de SOLO
En re?alisant SOLO, Artemio Benki nous offre le portrait bouleversant de Martin Perino, un jeune pianiste argentin prometteur, dont les ambitions de?mesure?es de son entourage a? son e?gard l'ont de?truit. Nous voyons ainsi Martin errant dans un cadre de?labre? a? l'inte?rieur duquel d'autres personnes a? priori aussi paume?es que lui espe?rent des jours meilleurs. Puis une petite fene?tre s'ouvre sur son talent musical lorsqu'a? plusieurs reprises, il fait danser ses doigts sur un clavier de fortune. Il joue pour lui mais aussi pour les autres, cherchant a? apaiser la douleur de l'un, de?sespe?re? de ne pas e?voluer, de?clenchant chez une autre une envie de danser.
Martin s'exprime peu mais dit l'essentiel : son besoin visce?ral de jouer pour survivre. Pour cela, il faut ne?gocier avec la re?alite?. Toujours.
Prive?s d'instrument, ses doigts jouent sur la table de la cuisine, sur un mur, dans la terre, partout ou? ils peuvent se poser. Ils jouent comme Martin respire.
Sa respiration se fait pourtant de plus en plus courte tant la socie?te?, en l'abandonnant a? propre sort, le prive de son oxyge?ne. Il semble pourtant ramene? a? la vie, lorsque devant une classe fascine?e par ses propos, il montre a? l'aide d'un clavier comment la musique peut ralentir le temps, le suspendre ou au contraire l'acce?le?rer.
Artemio Benki a su s'effacer pour laisser a? Martin tout l'espace dont il a besoin pour remonter la pente. Il saisit avec de?licatesse des fragments de cet homme talentueux, ge?ne?reux et sensible. Touchant a? l'a?me humaine, il nous renvoie a? nos fragilite?s et a? notre impuissance dans un monde qui malgre? nous, peut nous re?duire a? ne?ant. Le re?alisateur a choisi de poser sa came?ra sur Martin, une manie?re de saluer son courage et son talent, de le faire exister avec e?le?gance, pudeur et une sobrie?te? qui rele?ve de son regard et que l'on retrouve dans son cadre.
Ponctue? de poe?sie et de me?taphores, le de?roule? de ce documentaire dont le montage subtil rele?ve de l'orfe?vrerie, nous conduit peu a? peu, telle une introspection, dans les abi?mes d'un e?tre qui a tant a? donner pour qui sait recevoir.
Comme beaucoup, j'ai rec?u SOLO comme un cadeau, un portrait d'une profonde humanite?.
Emmanuelle Millet, cinéaste membre de l'ACID.
Tarif : 6.50€
Cartes d'abonnement CIP, UGC illimité et Pass Culture acceptés.
[Cinéma]
